In « El-Moudjahid », quotidien national du 30-10- 1972.
« Enfin Mostaganem ! Pour la première fois, Mostaganem ! Etrange silence d’une ville qui passe pour un foyer andalou ! Les commentaires n’ont pas manqué avant le lever du rideau sur le ‘’Cercle du Croissant’’ qui ouvrait les débats de ce vendredi soir. En effet, on explique mal la longue éclipse de la scène andalouse de Mostaganem. Probablement un coup des Allaouites !
Les Mostaganémois s’annoncèrent sans fracas, avec cette bonne campagne que fut toujours pour les artistes la nouba du mode maya. Malgré sa situation géographique, Mostaganem est la réplique exacte de l’école algéroise. Les quatorze éléments que compte la formation sont fort bien distribués.
La touchia maya est respectueuse d’une technique qui a fait ses preuves. Le jeu est expressif, les intervalles sont respectés, les reprises fort bien accusées. Enfin, l’accélération est annoncée, marquée par un arrêt.
Feu vert donc pour un mecedder homogène, d’un temps réglé comme une montre. Le chœur n’est pas travaillé par des forces centrifuges. Toutes les mains, toutes les voix se tendent vers les rebords du vasque andalou. Le chant est franc, ouvert.
Solo de violon : vielle et sensibilité. Istikhbar vocal : modulations très marquées par la technique, donc très peu inspirées. Le derdj est très vite atteint. A ce niveau, le chœur joue d’audaces. L’ensemble grimpe dans la gamme andalouse avec aisance mais en descend avec prudence qui rappelle trop les conseils du maître. Toutefois ces élévations sont suivies de chutes intelligemment soulignées par l’orchestre. Les plectres (les richates pour pincer les cordes) se font alors entendre. Est-ce gaucherie ou technique de rythmes ?
L’ensemble est plus en verve dans l’insiraf. Il est même trop ouvert, trop sonore. Une ligne mélodique en milieu de gamme aurait à mon sens, mieux convenu. Mais on joue comme on veut, comme on peut aussi. La transition avec le khlass est excellente. L’ensemble est alors très inspiré. La manière de conclure la phrase sur des notes élevées relève de l’audace.
Premiere rangée de Gauche à droite :
Benbrahim Charef, KHELIFA aek, Benmansour Mustapha (dit Houari Chalabi), Benkrizi Moulay, Benghali Mansour, Benhaoua AEK, Benbernou yahia
Deuxieme rangée de gauche à droite :
Boukhedia Aissa, Tahar Mohamed, Benatia Nordine, Benkrizi Fodil, Benbernou Mohamed, Benyahia hamia
Les Mostaganémois n’hésitent pas aussi à entamer un vers andalou sur les bords aigus du clavier. Tenir un tel langage pour une première participation dans un festival, sans bavure … Mostaganem, nous le croyons, n’a pas encore tout dit. Le chanteur Moulay Benkrizi aussi. »
Je suis très content de voir les Associations de Musique Andalouse se dôter de sites ou de blogs. Il faut qu'elles se fassent connaitre partout. Bonne continuation à cette prestigieuse école et bravo au Dr Benkrizi qui fait beaucoup de belles choses à Mostaganem. Mes hommages vont également au Fondateur du Nadi El Hillal Etthakafi de Mostaganem, Le très respectable, Hadj Moulay Ahmed Benkrizi. Je suis heureux d'être membre de ce merveilleux blog.
RépondreSupprimer