PREMIERE PARTIE - CREATION DE "IBN BADJA" - 1992 - 1995

1993 - 1996 : Naissance d'un Orchestre

PARIS 1993 - AUBERVILLIERS

Gche à Dte : Dr BENKRIZI Fodil- BERBER Omar- OULD MOUSSA Nadia BENKRIZI Fayçal

HAMAIDIA Mohamed - BENBERNOU Yahia - SLAMANI Nassredine

Le début remonte à l'année 1992, quand le Maitre Hadj Moulay BENKRIZI quitta l'association NADI EL HILLEL. Plusieurs de ses disciples le suivirent, en l'occurence ses deux fils, Fodil et Fayçal.

Le Dr BENKRIZI Sidi Mohamed Fodil, fils aîné du maître BENKRIZI Moulay-Ahmed, professeur depuis 1973, Secrétaire général en 1984, puis Président en 1991 de l'association "NADI EL HILLEL ETTAKAFI", lança l'idée de creer une formation musicale qu'il dénommera "IBNOU BADJA" ou "Avempace".

Depuis cette date, en compagnie de son frère cadet Fayçal Mustapha, de HAMAIDIA Mohamed, Feu BERBER Omar, SLAMANI Nassredine, BENBERNOU Yahia et Nadia OULD MOUSSA, ils débuteront avec ardeur les répétitions.

Ces répétitions se faisaient au domicile des BENKRIZI la plupart du temps, et chaque musicien ramenait son propre instrument.

    

        

HAMAIDIA MOHAMED

HAMAIDIA Mohamed, est ce que nous pouvons appeler aujourd'hui un véritable San'yii. Eleve de Hadj Moulay ahmed BENKRIZI depuis 1977, puis fondateur de l'association EL WIFAK, puis directeur artistisque au FEN WA NACHAT EN 1989, ce grand musicien s'adonna entierement à l'étude de la musique. Professeur de Mathématiques, véritable pionnier à Mostaganem dans les études théoriques en musique et en solfège, il deviendra très rapidement le bras droit du grand Maazouz BOUADJADJ. Il joue de tous les instruments de musique, kanoun, violon, alto, mandoline .....

Il fera les premiers pas avec la formation IBN BADJA en 1993. C'est en grande partie sur son initiative que Fayçal enregistrera son premier CD en 1995. HAMAIDIA Mohamed reste à Mostaganem la personne la plus énigmatique dans le domaine musical. Apres avoir fréquenté presque toutes les associations, les orchestres chaabi, en qualité de musicien et de chef d'orchestre, il a toujours su rester en retrait des événements. Il avouera une reconnaissance sans faille à son premier maitre hadj Moulay BENKRIZI, mais paradoxalement, il n'assistera pas à l'hommage qui fut consacré au maître en mars 2008.

N'oublions pas que c'est HAMAIDIA qui un jour avait présenté la toute jeune enfant nadia OULD MOUSSA à BENKRIZI Fodil, et que ce sera suite à son départ que Fayçal passera au Kanoun.

Le Trio de Choc des années 1980 : HAMAIDIA Mohmaed - BENKRIZI Fodil - BERBER Omar

BERBER Omar & BENKRIZI Sidi Mohamed Fodil

BERBER Omar, personne tres simple, gentil, à la limite de la timidité, débuta son apprentissage de la musique andalouse en 1974, par l'intermédiaire de BENGHALI Mansour. Il deviendra rapidement l'un des plus proches éleves du maitre Moulay BENKRIZI. Musicien tres doué, il ne s'était pas trop forgé au chaabi à l'instar des autres musiciens Mostaganémois. En 3 mois d'apprentissage, il interprétera au festival de Tlemcen en 1974 un mcedder hssine RAKIBOUKA EL MOUZNI. Omar, allah y rrahmou, jouait ausi tous les instruments de musique, mais excellait dans la pratique du Luth. De la musique andalouse mais aussi des Taquacims interprétés à la perfection sortaient de son luth. Il a secondé notre cheikh dans l'enseignement de la musique andalouse. Plusieurs disciples sont passés entre les main de Omar. Juste une ancedote : feu omar lancera en 1990 l'appel à la priere de l'aube (Fedjr) en Italie, dans une contrée du nom de Brescia à la demande de nos amis Italiens. En effet promesse leur a été faite par le gouvernement Italien de construire un centre culturel et une maison de l'artiste en cet endroit. Omar decede en 2003 suite à une longue et douloureuse maladie. Dors en paix Khouya Omar, tu es dans nos coeur à tous.

BENBERNOU Yahia

BENBERNOU Yahia, Chirurgien dentiste, débuta son apprentissage de la musique andalouse vers Mai 1969 chez le maitre BENKRIZI. Fils du grand prothésiste dentaire, Si Omar, tres connu à Tigditt, et grand mélomane en matiere de musique classique. Yahia sera le premier jeune percussionniste au tar, et prit part au 3° Festival de musique classique d'alger en 1972. A l'age de 18 ans, le 18 juin 1974, il accompagnera le maitre Hadj Mohamed KHAZNADJI au tar lors d'une soirée aux côtés de BENKRIZI Moulay et de Houari CHALABI, jusqu'à 6 heures du matin. Il continuera à fréquenter les cours du maitre Hadj Moulay jusqu'en 1992 où il dut se retirer lors des circonstances que nous connaissons. Le jeune BENBERNOU était le percussionniste attitré de BENDAMECHE Abdelakder ainsi que d'autres chanteurs "chaabi".

Depuis la création d'IBN BADJA  en 1993, il restera fidele aux BENKRIZI. Il occupe un siège au comité directeur actuellement, et prête son savoir à toutes les fois que de besoin lors des grandes manifestations à caractère de concours. Nous voyons ici, Le Dr BENBERNOU Yahia, en tenue traditionelle, lors du festival international de musique andalouse de Décembre 2009. A ce festival IBN BADJA eu le privilege de rafler un deuxieme prix .... Pardon, Un premier Prix usurpé, tel que annoncé par Rachid GUERBAS en début de spectacle. Merci Yahia, ton courage et ton honneteté resteront gravés dans l'histoire de Mostaganem.

Slamani Nassredine

Slamani Nassredine fut le seul Mouazni à avoir fréquenté le plus longtemps les cours du maitre Hadj Moulay BENKRIZI. Depuis 1982 jusqu'à 1992 puis restera fidele à ses maitres. Il est appelé communément ici à Mostaganem, par ses amis, le "Métronome". Tres droit, il avait de ces qualités rares encore aujourd'hui dignes d'un véritable artiste. Plus tard, c'est avec Fayçal BENKRIZI, qu'il affûtera sa méthode rythmique à travers de nombreuses rencontres avec fayçal soit au domicile de ce dernier soit lors des fetes et festivités animées par notre rossignol.
Il accompagnera à plusieurs reprises le maitre Hadj Mohamed KHAZNADJI, puis Beihdja RAHAL en 2008 lors de l'hommage consacré à notre maitre.

AUBERVILLIERS - PARIS - NOVEMBRE 2003

Pendant cette période de 1993, les freres GUENAOUI, Hamidou et Sid Ahmed (qu'on connaitra par la suite à travers l'émission télévisée DJIL MUSIC et d'autres avec Beyouna) s'interressent à la formation Ibn Badja. Plusieurs répétitions ont été effectuées au domicile GUENAOUI, avec des enregistrements audios que Sid Ahmed diffusait à travers la station BEUR FM Paris, dans laquelle il était animateur. Ces diffusions interprétées par Fayçal et Nadia finirent par crever l'audimat de Radio BEUR FM. C'est ainsi, que les freres GUENAOUI, établis en france proposerent une soirée à AUBERVILLIERS animée entierement par IBN BADJA. Une tres belle soirée en effet où on remarque la présence de SAFI BOUTELA et de mon amie Beihdja RAHAL.

Cette année 1993 sera donc une année préparatoire, et des le retour de France, un projet de plus grande envergure fut en préparation. L'idée était de ressusciter ce grand festival, imaginé en 1980 par le Dr BENKRIZI, pour le compte de l'UNESCO et hélas sabordé par son entourage (Voir Mémoires Hadj Moulay). Les contacts allaient bon train, et toujours avec l'appui des freres GUENAOUI, un printemps andalou sera consacré en cette année 1994. L'idée était de regrouper sur un même plateau : Hadj Mohamed Tahar Fergani, ainsi que la formation IBN BADJA. Une partie Malouf, et une seconde avec les solistes de l'école Sanaa : CHAOULI Nassredine - HAMIDOU - Fayçal BENKRIZI et, en l'absence de Nadia, mon amie Beihdja RAHAL. C'est ainsi que l'idée fit son chemin et un programme riche et varié se prépara pour la réussite de cette grandiose soirée. Ayant été invité par le Centre Culturel Algérien à Paris, la soirée du vendredi 15 avril lui sera consacrée.

Au CCA Paris - Vendredi 15 Avril 1994 -

De gauche à droite : BENBERNOU YAHIA (tar) - BENKRIZI Fodil (alto) - Beihdja RAHAL (Kouitra) - BENKRIZI Fayçal (4/4) - BERBER Omar (luth) - Algérois (Derbouka)

L'orchestre IBN BADJA accompagnera Beihdja RAHAL et Fayçal BENKRIZI, dans une nouba Ghrib en duo, des aroubis et un r'haoui. Juste une anecdote que je me dois de rapporter ici. La soirée était programmée à 20 heures. Devant l'absence du "Mouazni", qui s'était perdu dans les bouchons parisiens et les dédales du métro, une grande personnalité de la musique vint nous proposer ses services en remplacement de notre musicien défaillant.

C'est juste au moment de monter sur scene, que nous verrons apparaître le malheureux tout confus. La personnalité qui avait offert ses services n'était autre que le grand Rachid GUERBAS. Qu'il puisse trouver ici, après 17 années, toute l'expression de notre gratitude.

Beihdja RAHAL  en duo avec Fayçal BENKRIZI

Le lendemain, vers 19 heures, nous sortions de la bouche de métro pour nous diriger vers le siege de l'UNESCO à Paris. Un fleuve mondain marchaient parrallelement à nous, vers la meme direction. Une véritable marée humaine vers la salle de spectacle. Pour des raisons purement personnelles  Nadia OULD MOUSSA n'avait pas fait le voyage avec nous. Nous avions par contre un talent de taille, en la personne de Beihdja RAHAL. Beihdja, que je connaissais depuis longue date, depuis qu'elle était  FAKHARDJIA était tres sociable. J'ai appris à la connaitre à Paris, quand j'ai découvert son haut professionalisme et ses valeurs éthiques et déontologiques. Elle croyait en ce qu'elle faisait. Aucun retard, toujours souriante, avenante, elle demandait conseil, donnait aussi ses avis sans les imposer. Une véritable artiste.

A La grande salle de l'UNESCO Paris 1994

La soirée débuta par le Malouf. Hadj Mohamed tahar FERGANI, accompagné de son fils ont fait trembler la grande salle archi comble. Nous étions tous en extase. Puis vint notre tour, IBN BADJA avec Fayçal et Beihdja. Une Nouba Ghrib interpréte en duo. Fayçal exprimait toute sa forme et sa force juvénile, Beihdja lui répondait telle une déesse et ce fut rapidement l'euphorie dans la salle.                                     

Des youyous fusaient de partout, des applaudissements en salves. Nos têtes tournaient en voyant ce succès. A la fin de la nouba, Hamidou GUENAOUI, mon beau frère  eut l'idée de faire monter sur scène Reinette l'oranaise. Elle était parmi le public. C'était la premiere fois que je la voyais. Elle arriva sur scene, et prononça quelques mots au micro. Une ovation, telle un coup de tonnerre dans un ciel serein, fusait de toute la salle. Comme elle était belle, dans sa belle robe de soirée. Je n'entendais rien, mes oreilles sifflaient, Oh seigneur Dieu. Je ne voyais que le sourire aux lèvres de Fayçal, de Omar, de yahia, de Beihdja. Tous me regardaient et semblaient me remercier du regard.

  

De retour en Algérie, nous nous attelâmes à la préparation du premier CD de IBN BADJA.C'est en grande partie grâce à mon ami HAMAIDIA Mohamed que le projet vit enfin le jour. Il accompagnait Fayçal au seul studio d'enregistrement que comptait Mostaganem à l'époque : Celui de Fouad Brahim, à St Charles. C'était le début du recording.

Quelques jours plus tard, le master fut enfin pret. Sid Ahmed GUENAOUI le prit en france pour les arrangements, le mixage, la jaquette ... Enfin le premier CD  audio de musique andalouse fut réalisé à Mostaganem, par des Mostaganémois.

Ce premier CD produit par ALSUR sur Mediaset a été enregistré à Mostaganem en 1995 par un groupe de musiciens. Ces musiciens avaient formé un orchestre qu'ils avaient baptisé IBN BADJA ou Avempace. Il est composé de :

• Mr Fayçal BENKRIZI, soliste, éleve de Hadj Moulay BENKRIZI et du maitre Hadj Mohamed KHAZNADJI (Alto- Kanoun- Piano)
• Mr HAMAIDIA Mohamed, éleve de Hadj Moulay BENKRIZI (Bonjo  Alto)
• Mr BERBER Omar, dit Biber, décédé en 2003, éleve de Hadj Moulay BENKRIZI (Luth)
• Dr BENBERNOU Yahia, éleve de Hadj Moulay BENKRIZI (Tar)
• Mr SLAMANI Nassredine,éleve de Hadj Moulay BENKRIZI (Derbouka)
• Mr ADDA REZIG Kamel, éleve de Hadj Moulay BENKRIZI (Violoncelle)
• Mlle MEDJEBEUR Maria, éleve de Hadj Moulay BENKRIZI (Kouitra)

L'orchestre est sous la direction du Dr BENKRIZI Sidi Mohamed Fodil, élève de Hadj Moulay BENKRIZI

Ce CD devait clôturer la première partie de la vie d'IBN BADJA. Depuis cette date de 1995, IBN BADJA somnolera en léthargie jusqu'en 1998, date à laquelle un groupuscule de Mostaganémois décidèrent de se relancer dans cette merveilleuse aventure. Je parle d'aventure puisque cela en est une comme nous le verrons plus loin dans un chapitre qui sera consacré à une autre phase de la vie de IBN BADJA.